La musique
à Metz

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Nos amis les animaux
Delius, Mercadante, Respighi, Prokofiev

Concert de la Philharmonie de Lorraine,
dir. P.-M. Durand Salomon,
avec Daniel Ceccaldi, narrateur
Arsenal, Metz, 20 novembre 1999 - Programme du concert

La première moitié du programme était plutôt mal venue. Delius: passe encore pour une pièce, mais deux morceaux de cette musique, qui n'est simple qu'en apparence et où le sensualisme le dispute à un certain intellectualisme, c'était trop pour des enfants! Quant à l'obscur Mercadante... Pourquoi n'avoir pas proposé, dans le même style, de la vraie musique: du Mozart par exemple? Avec ce sec contrepoint à effets de manche, il n'y avait pas de quoi émerveiller un enfant (à part peut-être la virtuosité exigée de la part d'un clarinettiste de 17 ans).

Pour moi le concert a vraiment commencé avec Gli Uccelli de Respighi, oeuvre expressive et neuve mais où l'on a plaisir à retrouver des mélodies chantantes aux accents connus. Voilà une musique où le jeu des sons, plaisir des oreilles, vient aussi susciter l'imagination: en écoutant les enfants sont invités à voir. Parmi ces Oiseaux, le Rossignol de Sabine Morel, flûte solo, était touchant et pétillant. Il volait, calme, les ailes légères, on ne pouvait que suivre des yeux ses mouvements dans l'espace, son vol tranquille et dansant qui rappelait un peu la patinage artistique.

Dans Pierre et le Loup, la flûtiste donnait à nouveau vie à l'oiseau. Son jeu décidé faisait saillir toute l'effronterie du volatile virevoltant autour du loup. Dans l'ensemble, le quatuor de bois, qui joue les animaux et le grand père, ainsi que les cors pour le loup et les percussions pour les fusils, étaient nets et précis. Le basson était pittoresque et un rien ironique. Les cordes ont montré une belle unité pour faire gambader Pierre. Comme narrateur, Daniel Ceccaldi n'a pas eu besoin de beaucoup se forcer pour captiver la salle. Il semblait même un peu distrait en lisant son texte. Mais son aisance était comme une grâce: le métier en parfaite osmose avec le naturel. Sa voix chaleureuse et chatoyante est celle d'un être qui a dû donner beaucoup d'amour autour de lui, et qui en rayonne toujours. Dommage que, depuis la loge, nous entendions mal le texte.

Bruno Masala

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